Avec la démocratisation du sexe, on assiste à la naissance de nombreuses pratiques sexuelles. Certaines sont souvent sujettes à polémiques. Au nombre de celles-ci, figure le barebacking, une pratique ancienne issue des États-Unis et qui fait couler beaucoup d’encre. En quoi consiste le barebacking ? Quels en sont les risques sur la santé ? Nous vous donnons plus de détails dans cet article.
Barebacking : ce qu’il faut comprendre
Le terme « barebacking » est apparu aux États-Unis dans les années 80. Le mot est issu de « bareback » signifiant littéralement « cul nu » en référence aux cavaliers et désigne le fait de monter à cheval sans selle. Le barebacking désigne donc une activité sexuelle incluant une pénétration sans aucune protection. Il est surtout utilisé pour désigner les relations sexuelles anales entre personnes de même sexe, en l’occurrence des hommes. C’est un terme très utilisé dans la pornographie gay.
À la base, il servait à désigner la préférence des hommes gays séropositifs pour les relations sexuelles sans préservatifs. Le terme barebacking était alors assimilé à une volonté manifeste de personnes séropositives de transmettre le VIH. Avec le temps, cette préférence s’est quelque peu étendue à des personnes saines, hétérosexuelles. En gros, le barebacking est le fait d’avoir consciemment des relations sexuelles non protégées avec une personne dont on n’a aucune idée du statut sérologique.
Le barebacking en histoire
Au début de la crise du VIH, au plus fort de la contamination sexuelle, l’utilisation du préservatif s’est imposé rapidement comme une méthode sûre de protection contre le virus. Très vite, ce moyen de prévention s’est répandu, en particulier chez les hommes homosexuels ayant des relations anales. Toutefois, à partir de 1995, une vague d’hommes atteints du VIH montent au créneau pour dévoiler ouvertement leur refus d’utiliser les préservatifs au cours de leurs relations intimes avec des partenaires également séropositifs. C’est à ce moment que naît l’expression « barebacking« .
À la suite de cette révolution, une panique morale s’installe, condamnant vivement cette idée. Néanmoins, le barebacking s’installe, représentant un moyen de rébellion et de protestation pour une liberté de pratique sexuelle assumée et même revendiquée. Elle représente très vite une pratique sexuelle transgressive permettant à des personnes séropositives et d’autres séronégatives d’avoir des relations sans protection quels que soient les risques de transmission du VIH. Aujourd’hui, il n’existe aucune loi qui interdit le barebacking. Mais, elle représente néanmoins une pratique très dangereuse.
Comme le BDSM, les pratiques sexuelles peuvent dépasser le cadre moral initial permettant de vivre une sexualité épanouie et sans limites. Toutefois, comparativement aux pratiques de soumission/domination, le barebacking peut présenter des risques majeurs sur la santé et la survie des individus.
Les risques et conséquences sur la santé
Aujourd’hui, le barebacking n’est plus seulement une pratique sexuelle exclusivement axée sur les relations gays. Elle est aujourd’hui présente également dans les relations hétérosexuelles et devient de plus en plus courante, voire une norme pour beaucoup. Pourtant, le barebacking n’est pas une pratique sans risque. En effet, en plus des infections sexuellement transmissibles (MST), il existe également des risques de traumatismes mécaniques ; qu’il s’agisse de rapport anal ou vaginal. Toutefois, le sexe anal, en mode barebacking, comporte beaucoup plus de risques.
En effet, le sexe anal non protégé favorise le développement d’anticorps anti-spermatozoïdes de type AAS chez le partenaire qui reçoit l’éjaculation. Chez certaines personnes, les anticorps AAS peuvent impacter négativement la fertilité et avoir pour conséquence une infertilité auto-immune. Aussi, ils peuvent également affecter le processus d’implantation de l’ovule et mettre en danger la croissance et le développement d’un embryon.